Rêveries et pensées
Délicate attention
En face de la croix, sur un autre versant
Un joli banc de bois contemple la beauté
De l’automne parti dans la suite d’un vent
Pour que vienne l’hiver sur un autre porté.
Entre brumes, brouillards, le banc de bois attend,
Il sent peser la neige, frissonner son assise,
Rompre la solitude occupe tout son temps,
Il se penche pour voir, en face la croix grise.
Mais un écran neigeux empêche tout espoir
Et le banc malheureux cesse ses tentatives
D’ailleurs la nuit tombée installe tant de noir
Que le banc ne voit pas la lune. Mais attentive,
Elle pose un rayon sur le banc désolé,
On ne saura jamais si ce fut volontaire
Dans le petit matin, la croix le vit collé
Contre le banc ravi tant que dura l’hiver.
Thalie J.
13/12/2022
Brrr….
Comment écrire lorsque dans le soir
La buée indique qu’il fait vraiment froid
Las le thermomètre parle vraiment bas
A travers la vitre, je vois tout en noir.
La ville de pierre dresse vers le ciel,
Tandis que glacées les heures trépassent,
Ses toitures grises, ses tours trop basses
Sans jamais atteindre chaleur ni soleil.
Les rêves eux-mêmes s’accrochent glacés
Tristes stalactites à mes pauvres pensées
La vitre me renvoie l’image tremblante
Des premiers désastres de l’hiver frileux ;
Des larmes incontrôlables coulent de mes yeux
Le nez s’y associe la narine rougeoyante.
Thalie J.
12/12/2022
A mon amie
Les bruits de la ville me parviennent
Klaxons et crissements se succèdent
La pluie vient lécher les fenêtres
Le vent, enfin, tourne dans ma tête.
Hier le soleil perçait les nuages
Le Puy de Dôme à leur passage
Les accrochant à son sommet
A mes regards se cachait.
C’est si joli l’Auvergne tu vois,
Elle a ce charme délicat
D’une région rude parfois
Mais douce après les frimas.
Alors, nichée dans ses humeurs
Hier radieuses, sombre à cette heure
Je pense à toi douce amie
Qui m’a dit apprécier mes écrits.
Je suis bien dans cette ville,
Et je t’envoie dans ces lignes
Mille pensées douces et joyeuses
Prends-les, elles te rendront heureuses.
Thalie J.
30/11/2022
Grincheux jusqu’au sourire
Le silence envahit toute la maison. Est-ce cela qui la fait gémir ?
Le vent s’engouffre dans la saison. Est-ce cela qui la fait mourir ?
Le jour ne paraît que tardivement. Peu importe, il sera triste
La nuit grignote l’aube et le crépuscule. Elle tire et s’éternise.
L’horloge s’est arrêtée, perdue dans le silence
De la maison aux volets clos par l’absence
De vie et de lumière, de joie et de rires,
Elle se referme silencieuse. L’automne expire.
A l’image de l’horloge, ce matin un nuage s’est arrêté
Là, juste là, au-dessus du Jura, sur toute la contrée
Il est tellement navré, il n’y a aucun doute,
Car il se met à pleurer tant de froides gouttes.
Lorsque je lui demande pourquoi tant de tristesse,
Il pleut encore plus fort et mouille ma fenêtre
Je peux alors, compter pour passer le temps
Les gouttes qui s’écoulent lamentablement.
Dans la rue elles s’amoncellent et forment un ruisseau
Puis profitant d’un creux, une petite flaque d’eau
Les enfants la voyant se mettent à courir
Pour sauter en riant et le nuage de sourire.
C’est ainsi que le jour, au réveil tout grincheux
A fini dans la joie même s’il resta pluvieux.
Ah ! sans oublier les escargots et limaces de sortie
Qui ont fini dans la falque en bavant, tous réjouis.
Thalie J.
9/11/2022
Silence
Le froissement de la mer,
Lorsqu’elle replie ses vagues
Le roulement de l’écume sur le sable
Dernier hommage à la terre
Avant que ne sèche la plage
Qui crisse sous les pas.
Le bruissement de la montagne
Lorsque le vent rebondit sur ses parois ;
Ricochant comme le galet de campagne
Que l’on jette sur l’eau si calme
Où il rebondit deux trois fois.
Le hululement de la nuit tombée
Lorsque murmurent les étoiles
Dans le ciel d’un noir envoutant
Où la lune passe en flânant.
Le déchirement des ombres
Lorsque l’aube avance sombre
Puis s’éclaircit à l’horizon.
Le clac de la lampe qui s’éteint
Le bruit reste enfin sans voix...
Alors parle le silence.
Thalie J.
03/11/2022
Mélancolie saisonnière
Dans le vent revenu à grand bruit ce matin
Les feuilles à l’automne ne savent résister,
S’oublient et s’abandonnent à l’aquilon chagrin
Peu soucieux de leur vie, il les laisse tomber.
Dans matin si pâle, quand s’éveille le jour
Il caresse en pleurant les feuilles allongées
Qui ne savent plus voir du monde les contours,
Les nuages qui passent, ni sentir le vent frais.
Dans le jour qui décline, un triste chant s’élève
Les feuilles de mourir à mesure que mes pas
Les collent à la terre, une saison s’achève,
Le requiem s’arrête arrivent les frimas.
Le temps est au silence, seule l’horloge bruit
Fait entendre ses coups dans le jardin qui dort,
Elle se veut éternelle mais s’éteindra aussi
Taira sa ritournelle par manque de ressort.
Il n’y a rien à faire, chaque année à son lot
De silences éternels, de stations immobiles
Devant la cheminée où je pose ces mots
Avec pour compagnie les bûches qui crépitent.
Thalie J.
3/11/2022
Voulez-vous ?
Flânons ensemble voulez-vous ?
Partons sur les sentiers perdus
Ceux qui mènent à l'horizon
Où reposent nos souvenirs.
Pour qu'hier ne soit pas perdu,
Entre ici et là, nous posons
Ce jour qui a fini de vivre.
Rentrons ensemble voulez-vous ?
Oublieux de ce qui n'est plus,
Le temps présent où nous irons
Sera sûrement très joli.
Aujourd’hui sera inconnu
Lieu non écrit où nous vivrons
Jusqu’à ce qu’il ne meure aussi.
Allons ensemble voulez-vous
Et si le temps ne coule plus
Trouvons alors sur l'horizon
Nos souvenirs les plus jolis.
Reprenons les sentiers perdus
Courons-y libres, sans façon
Avant de mourir nous aussi.
Mais avant….
Rêvons ensemble voulez-vous,
Dans le jardin aux arbres nus
L’hiver comme seul horizon
Le silence comme seul bruit.
Confions nos pleurs à dame lune
Et puis rions ; il est si bon
De vous avoir comme ami.
Thalie J.
25 octobre 2022
Après l'orage
Voici que la limace sort ravie,
Elle retrouve l'escargot son ami.
Il est si rapide pense-t-elle admirative
Et lui fièrement bave de plaisir.
Ce matin ils vont se promener
Bave dessus, bave dessous,
Dans le jardin abandonné
Parlant de tout et de rien du tout
Il a beaucoup plu et ils s'en réjouissent,
S'arrêtent parfois à l'ombre d'une goutte
Attendant en bavant qu'enfin elle glisse
Pour ramper et reprendre leur route.
Puis ils rentreront chacun chez soi, fatigués,
Mais heureux d'avoir pu profiter
Du meilleur moment de la journée
Une fois l'orage passé.
Thalie J
24 octobre 2022
Après l'orage
Voici que la limace sort ravie,
Elle retrouve l'escargot son ami.
Il est si rapide pense-t-elle admirative
Et lui fièrement bave de plaisir.
Ce matin ils vont se promener
Bave dessus, bave dessous,
Dans le jardin abandonné
Parlant de tout et de rien du tout
Il a beaucoup plu et ils s'en réjouissent,
S'arrêtent parfois à l'ombre d'une goutte
Attendant en bavant qu'enfin elle glisse
Pour ramper et reprendre leur route.
Puis ils rentreront chacun chez soi, fatigués,
Mais heureux d'avoir pu profiter
Du meilleur moment de la journée
Une fois l'orage passé.
Thalie J
24 octobre 2022
Une journée commence….
Une journée commence….
« Donnez-moi juste un mot, un fil où m’accrocher
Faites-moi ce cadeau, comme Ariane à Thésée.
Il est des jours grisâtres où l’on ne sait quoi faire
Aujourd’hui en est un dans le gris je me perds.
Attentive à la page qui devant moi s’étend,
Je cherche le courage d’y imprimer un point
Qui serait le départ d’un voyage surprenant
Ou d’une ancienne histoire en marquerait la fin.
Une pensée venue me rendre une visite
Ballotte dans ma tête ouverte à tous les vents
Alors que je m’entête à vouloir vous l’écrire
Malicieuse elle s’échappe dans un très bel élan.
Et moi de contempler avec grande affliction
Le point sur cette page parfaitement inutile
Sans avant ni après, sans objet ni fonction
Je l’efface d’un coup… Aujourd’hui est stérile.
Je renonce à écrire, lorsque le jour s’éclaire
Je pose mon stylo, vais chercher un roman,
Mais alors que je l’ouvre les mots filent dans l’air
Laissant les pages blanches sans même un point dedans. »
… Elle sera étonnante !
Thalie J.
20/10/2022
Petite histoire vraie ... ou non.
Perché sur une fleur
Aux pétales bien rouges
Un oiseau fureteur
Épiait tout ce qui bouge.
Il vit dans le jardin
Se dresser brusquement
Un animal curieux
Un brin impertinent.
Debout, droit sur ses pattes,
Nez et oreilles au vent,
Il flairait toute trace
D'un danger imminent.
Mais pour notre oiseau
Brusquement dérangé
Ce fut beaucoup trop
A pouvoir supporter.
D'un battement ténu
Un rien paresseux
Il fit signe à l'intrus
De quitter les lieux.
Oiseau et suricate
Alors se regardèrent
Nul ne cédant la place
A son adversaire.
Et c'est encore le vent
Qui eut le dernier mot
D'un seul coup, brusquement,
Il fit tomber des flots.
Du ciel tout pleurait
Jusqu'au moindre nuage...
Les animaux détrempés
Fuirent ensemble l'orage.
Ne me demandez pas
Si cette histoire est vraie
Je vous laisse le choix
Pensez ce qu'il vous plaît...
Quant à moi tout de go
Je vole me sécher...
Thalie J.
19 octobre 2022
Qu'il est sot !
Une belle journée s’annonce,
Si elle veut bien se lever,
Dégager le ciel sombre
Pour nous éclairer.
La journée sera belle,
Me dis-je en me levant
Las, je ne vois du ciel
Qu’un gris consternant.
C’est alors que je croise
Sur le trottoir de la ville
Un escargot, une limace
En goguette tranquilles.
Même les arbres jaunis
Les immeubles immobiles
Les pigeons affairés
Me semblent légers.
M’inspirant de leur calme,
Je ravale ma hargne,
Le jour ne se lève pas
Je pense tout bas…
Qu’il est sot,
Il promettait d’être si beau !
Thalie J.
17/10/2022
Prière
Juste un espace de silence
Simplement retrouver le temps
De méditer puis d'écrire,
De rêver puis de peindre.
Oh ! Terrible moment
Dont je ne connais pas la fin
Qui procure à ma vie
Un tout autre chemin
Étrange, vide et tourmenté
Que celui espéré.
Je range en ce moment
Mes affaires de peinture
Je range également
Mes écrits près d'un mur
Pliant mon horizon
Et les vagues qui le portent
Pour qu'il rentre dans la maison
Dont je ferme la porte.
Ce faisant mon esprit prend la mesure
De l'avenir qui reste...
Las ! Sans même une pliure,
Il tient sans contexte
Dans une boîte à chaussures.
...
Alors j'ouvre un livre
Peu importe lequel
Tant d'autres vont le suivre
Pour éclaircir mon ciel.
...
Mon Dieu faites que le vent
Parfois y folâtre
Laissant dans son sillage
L'odeur salée de l'océan
Le calme neigeux des cimes
Un rêve enfin pour aller de l'avant
Un rêve enfin pour aller à l'infini
Porter mes peintures et mes rimes
Sur l’horizon dans un dernier soupir.
Thalie J.
16 octobre 2022
Prière
Juste un espace de silence
Simplement retrouver le temps
De méditer puis d'écrire,
De rêver puis de peindre.
Oh ! Terrible moment
Dont je ne connais pas la fin
Qui procure à ma vie
Un tout autre chemin
Étrange, vide et tourmenté
Que celui espéré.
Je range en ce moment
Mes affaires de peinture
Je range également
Mes écrits près d'un mur
Pliant mon horizon
Et les vagues qui le portent
Pour qu'il rentre dans la maison
Dont je ferme la porte.
Ce faisant mon esprit prend la mesure
De l'avenir qui reste...
Las ! Sans même une pliure,
Il tient sans contexte
Dans une boîte à chaussures.
...
Alors j'ouvre un livre
Peu importe lequel
Tant d'autres vont le suivre
Pour éclaircir mon ciel.
...
Mon Dieu faites que le vent
Parfois y folâtre
Laissant dans son sillage
L'odeur salée de l'océan
Le calme neigeux des cimes
Un rêve enfin pour aller de l'avant
Un rêve enfin pour aller à l'infini
Porter mes peintures et mes rimes
Sur l’horizon dans un dernier soupir.
Thalie J.
16 octobre 2022
De retour à Paris
Sans rien avoir à dire ni bien ni mal, rien du tout
Laissez-moi vous décrire dans un style un peu flou
Les motifs éclatants du ciel un brin joueur
À l'exemple du paon il déploie ses couleurs.
Lors donc à ma fenêtre je laisse passer les heures
Contemplant, un peu bête, la journée qui se meurt...
L'ennui est ainsi fait qu'il prête peu attention
À garder notre tête dans son giron
Aussi dès que l'esprit peut s'en échapper
Il quitte l'ennui et part se promener.
Ce fut une fenêtre qui bien innocemment
Emporta sans un geste mes pensées vers l'avant.
Ses vitres bien lavées montraient avec clarté
Le ciel immaculé de cette fin d'été
Passe alors dans le bleu une meringue blanche
Elle va s'étirant sur les cheveux du vent
Son moteur en avant comme les tractions d'antan..
Rebondie elle flâne entre ciel et soleil
Gonflant ses blanches voiles pareilles à deux mamelles
Elle avance très fière entre deux lignes blanches
Qu'un avion a laissé dans son itinérance.
La meringue s'estompe mangée par le soleil
Dont les rayons se fondent et tombent de sommeil
Alors je vois surgir dans la vitre si propre
Les ocres puis les gris de la nuit trop gloutonne.
L'horizon dans la ville se cache dans les plis
De murs immobiles aux reflets inchangeants
Pour surgir à l'instant où se pose un regard
Sur un carreau faisant sans même le savoir...
Porte de sortie pour fuir tout ennui.
Thalie J.
3 octobre 2022
Suspension
Trois petits points
Et puis plus rien
…
Trois petits points
Bien alignés
…
La première page
La première ligne
Amorce d’une phrase
Détail infime
Qui tend vers l’infini
Courte suite
Que rien ne précède
…
Trois petits points
Tout un poème !
Thalie J.
8 octobre 2022
Ce matin
Hier le ciel s'est éveillé
La nuit était tombée.
Il a frémi puis soufflé
Pour ensuite gronder.
Hier le vent a menti,
Il s'est montré rafraîchi
A passé dans le pays
Pour repartir dans la nuit.
Et ce matin la terre reste
Inerte de trop de sécheresse
Moi aussi du reste !
5 août 2022
Ecrit pour des mariés
Léger le capitule va porté par le vent,
Laissant à la chance le choix de son voyage.
Le papillon aussi en un vol insouciant
S’en remet à la brise, se confie au hasard.
Ce n’est pas votre cas, tous deux avez choisi
En unissant vos pas et la main dans la main
Sous le regard de Dieu d’échanger votre oui
Et d’aller votre vie sur le même chemin.
Chaque jour le soleil embrasant l’horizon,
Chaque nuit les étoiles qui brillent dans le noir,
Chaque soir dame lune et ses pâles rayons
Veilleront sur l’amour qu’en vos yeux l’on peut voir.
Aujourd’hui ce poème, je le confie à Dieu
J’ai confiance, voyez-vous, en l’Amour, car il veille
Le prie d’un cœur confiant : que vous soyez heureux,
Comblés à chaque instant de bonheurs sans pareil.
Affectueusement
Thalie J.
Pour QCM
écrit en juin 2022 pour un mariage en juillet 2022
Thalie J.
22/06/2022
Si j'oublie
J’ai oublié de te dire « je t’aime »
C’est noté sur une page
Mais je n’ai pas ouvert mon carnet
Je suis toujours en voyage.
Je cours avec l’océan
Qui va et vient sans rien attendre.
Je plonge dans les creux de la lune
Qui règle les voyages de l’écume.
Je m’arrête parfois au soleil
Dans ses rayons je me baigne,
Je brosse mes cheveux
Dans les feuillages soyeux,
Je déploie mes voiles
Puis file jusqu’aux étoiles.
Brusquement montent vers moi
Tes larmes et ta plainte
Tu me reproches d’être volage
Ephémère comme une empreinte.
Un instant immobile, je me souviens,
Quelque part tu vas et viens.
Mais où je ne saurais le dire.
Alors, entre deux rives,
Je prends conscience de tes pleurs
De t’avoir oublié bien des heures.
Car dans tous ces voyages,
Je perds de vue ton visage,
J’oublie jusqu’à ta voix
Je ne garde rien de toi.
Ne m’en veux pas, je reviendrai
Décoiffer tes cheveux si légers,
Sécher tes larmes de tristesse
Et couvrir ton visage de caresses.
Quand je pense enfin à toi,
Je reviens sur mes pas
Vole follement vers toi
Et dans un souffle te parle
De la lune grise dans le noir,
Du soleil aux rayons brûlants
De l’écume disparue dans le ciel…
Mais si je pars encor sans dire « je t’aime »
Sans un aurevoir, trop soudainement,
Ne m’en veux pas, je suis le vent…
Thalie J. 2022
Simplement
Sans pin pour ombrager la plage
Sans vent pour agiter le sable
Sans crayon pour écrire la page
Sans pensée ni courage,
Saisir à pleines mains
L'instant fragile du matin
Et plonger dans son calme sans fin.
Thalie J.
30 mars 2022
Un chagrin
Ne pleure pas tu vas revenir
Dit le premier jour à l'aube disparue
Pour lui laisser la place.
Pour retrouver ses marques
Elle laisse comme trace
Des gouttes de rosée.
Mais elle ne retrouve pas
Lorsque la nuit s'en va
Le matin qu'elle a quitté
Les traces ont disparu
Et se sentant perdue
L'aube se met à pleurer.
C'est ainsi depuis la nuit des temps
Le jour voit son reflet tremblant
Dans les larmes de lumière
Laissées par l'aube sur la terre.
Thalie J.
17 mars 2021
Ukraine
La guerre
Regarde les étoiles,
Ne sont-elles pas plus pâles ?
Écoute le vent qui passe
N'est-il pas plus volage ?
Le temps lourd devient incertain
Quand reviendra demain ?
Aujourd'hui est long d'une guerre
Haine qui se déchaîne en Ukraine
Ici et là un oiseau chante encore
Il ne sait pas que rôde la mort,
Le silence se tait devant le fracas
Des bombes qui tombent là-bas.
Que Dieu recueille ceux qui meurent
Et pardonne à ceux qui tuent
Que des grâces soient données
Pour notre monde blessé.
J'offre mes prières et pensées
A tous ceux qui souffrent
Que demain arrive un nouveau souffle
Dont la source serait la paix...
Thalie J.
1er mars 2022
Un jour breton
Ne pas oser sortir
Au risque de mourir
Sans revoir dans le soir
Si brille la lune dans le noir.
Ne pas vouloir revivre
Le matin parti à la dérive
En pleurant tant de larmes
Que moururent des nuages.
Ne pas vouloir saisir
L'instant trop humide
Le laisser et rentrer
Pour enfin se sécher.
Ne pas savoir oublier
Le chagrin de la journée
Parce que dans le soir
Sanglotent toujours les nuages.
Fermer les volets
Et aller se coucher
Aller je me le dis
Demain sera joli.
Bonne nuit !
Thalie J.
11 mars 2022
Joie, liesse et paresse
Ce matin le printemps se présente à la porte,
Rayonnant de bonheur il frappe sans vergogne,
Je m’active et me presse, ouvre grand les fenêtres
La saison sans façon dans ma maison pénètre.
Elle me trouve occupée à tenir un balai
Un chiffon bien humide et une serpillère.
Un foulard rapidement noué m’enserre la tête
Devant son fou-rire je me sens un peu bête.
Assoiffée de douceur, je bois les doux rayons
Que le soleil dépose au pied de la maison.
Je laisse sans regret balais et serpillères
Oubliant tout à fait le désordre et la poussière.
Seul reste sur ma tête le foulard que je garde
Le vent souffle un p’tit peu aussi je n’oublie pas
Qu'en ce jeune printemps, nous sommes en avril
Prudente je ne me découvre pas d'un fil !
Thalie J.
Hier parce qu’aujourd’hui il pleut !
Demain peut-être
Le matin, je monte dans mon atelier,
Je m’essaie à écrire des histoires
J’allume une bougie, me mets à rêver.
Peu pressé mon ordinateur s’allume
Le clavier s’allonge sous mes doigts
Je le caresse, il se fait plume.
C’est alors que tout bascule,
Forte de mes rêves et envies,
J’espère ainsi écrire jusqu’à la nuit
Hélas, comme hier, pas une virgule.
La feuille reste blanche,
Sans titre ni fin
La nuit arrive blanche
Comme la page ce matin.
Point d’exclamation !
Point d’interrogation ?
Point de suspension…
Fin sans introduction.
A demain !
Thalie J.
Bonjour
Bonjour c’est une prière, un souhait,
L’espoir que ce jour soit pour toi
Source de moments de paix
Et déferlante d’éclats de joie.
Bonjour c’est une célébration
Pour ce moment précis
Où l’on est tout en admiration
Devant le destin qui réunit.
Bonjour légèrement lancé
Dans l’instant de la rencontre
S’envole pour que l’Eternité
L'inscrive sur sa montre.
Bonjour est un câlin
Lorsqu'il se murmure
Dans l’oreille, le matin
Alors que le rêve dure.
Thalie J.
Bonheur
Oh !
Le vent en promenade
Organise les nuages
A coups de rafales.
Pourtant...
Le soleil en balade
N'y prenant garde
Se fraye un passage
Pour éclairer un instant
La ville et ses passants.
Hélas...
Je l'entends éternuer
Tant le fond de l'air est frais.
Sa lumière tremble pour finir
En brume pâle et mourir.
Alors,
Le soleil dépité pose les ombres
Reprend ses rayons,
Part un rien grognon
Agencer d'autres horizons
Quel dommage !
Car le vent s'enhardit
Le ciel s'alourdit
Les oiseaux ont disparu
Leur chant s'est tu.
Heureuse...
Je ferme la fenêtre
Je garde dans ma tête
Du soleil la lumière et la douceur,
Pour réchauffer mon cœur.
Thalie J.
Aujourd'hui le temps...
Il pleure aujourd’hui,
De grosses larmes froides
Des boules de grêle
Des nuages entiers
La nuit s’éternise.
Il virevolte aujourd’hui
De grosses lames violentes
Des pauses apaisantes
Des brises insouciantes
L’aurore paraît.
Il danse aujourd’hui
Un rayon esseulé
Accroché dans les branches
Rebondissant sur les planches
Du jour au port amarré.
Elle éclaire l’obscurité
La lune aux rayons transparents,
Toute de soleil éclairée
Lumineuse, ensorcelant
La nuit qui sera blanche.
Qu’importe au fond
Les mots pour le décrire,
Il ne cesse de fuir
Capricieux et volage
Le temps est bizarre
Il ne tourne pas rond.
Thalie J.
De l'autre côté
Si longtemps que je ne t’ai parlé,
A t’avoir trop pleuré, t’aurais-je oublié ?
Je ne sens plus ton souffle sur ma joue,
Ni tes bras m’enlaçant, me portant sur le chemin.
Qu’est-il advenu de nos ries échangés ?
Dans mes rêves tu restes flou, ton visage caché
Par la brume de l’oubli.
J’avance sur le chemin, toujours plus loin
De toi, de nous, de ces années tendres
Lorsque nous étions ensemble,
Lorsque tu comblais par ta présence
Les temps d’ennuis que la vie nous donne
Pour que l’amour puisse montrer sa force…
Et puis tu es parti.
Au détour d’un livre, d’un film, d’une pensée,
J’ai senti qu’aujourd’hui encore,
C’est à toi que je veux parler
Et si tu ne réponds pas, alors,
J’attendrai dans cette vie que s’offre à moi
Un moment pour être avec toi
Avant de te retrouver…
De l’autre côté.
Thalie J.
Mélancolie
Pourquoi la nuit est-elle si noire ?
Les mots se font ils si rares ?
Les lumières sont éteintes dans le ciel
La lune est à l'autre bout de l'Univers ?
Même les lampadaires blafardent,
Les passants passent puis disparaissent
Passent aussi les mots insaisissables
Que l'on croit tenir et qui s'échappent.
Pourquoi la nuit est-elle si froide
Coincée entre le vent hivernal
Et la bruine devenue hallebarde ?
Après il sera trop tard et je ne pourrai plus
Chevaucher les mots éparpillés
En un chemin escarpé devenu
Sur le tard chimères et regrets.
Thalie J.
Libre
L’ombre du vent avance lentement,
Elle recouvre peu à peu la ville
Le jour disparaît à mesure que le temps
D’ombre et de vent s’habille.
Le poète regarde de tous ses sens,
La folie, la beauté de ce moment
Il les sent,
Les respire,
S’enivre
Libre.
Il tente de percer l’écran de nuit
Plonge son regard, le pose sur une comète
Elle s’en empare et s’enfuit
Il n’y peut rien, il est pris.
Il soupire un peu perdu,
Ce soir il n’y a plus rien à voir
Ni chemin, ni trottoir,
La terre même a disparu.
Comment peut-on se perdre,
Entre deux rangées de maisons,
L’asphalte sous nos pieds
Soutient notre raison.
Mais quand paraît l’ombre du vent
Que l’Univers aspire le présent,
Le réel devient utopie
Et le poète tourne telle une toupie
Sans fin
Enfin
Libre !
Thalie J.