Rêveries et pensées
Le vieux poète
Dans le jour qui décline,
Derrière les rideaux
Son ombre se dessine
Assis à son bureau.
Voici l’heure d’écrire.
Aux rives de la nuit,
La journée qui s’étire
Emporte tous les bruits.
Devant la feuille blanche,
Son esprit s’abandonne
Et sa plume façonne
Des lettres de revanche :
Les drames et douleurs
Les pensées et regrets
A la faible lueur
Noircissent le papier.
Une page, puis deux
Et sa tête qui tombe,
Plus de vie dans ses yeux,
Le sommeil l’inonde.
Thalie
26/03/1987
Maman
Je voudrais redevenir une petite fille,
M’asseoir près de toi, tranquille,
Et pour te dire combien je t’aime,
Mettre tendrement ma main dans la tienne.
Mais déjà le temps qui passe,
Marque ton doux visage.
Je voudrais te raconter
Mes rêves insensés,
Mes peurs injustifiées
Et toutes mes pensées.
Mais l’enfance m’a quittée
Et mon cœur s’est fermé.
Je t’aime comme je t’aimais,
Et jamais ne te le dirai plus,
Ce qu’un enfant fait
N’est pas pour un adulte.
Quand viendra le temps des pleurs.
Je reviendrai près de toi
Et en mêlant nos malheurs,
Nous retrouverons la joie.
Thalie
18/03/1987
Sans titre ni commentaire
La feuille inerte s’étend
Comme un lit de sable blanc
Que nul n’a jamais profané.
Le crayon dans ma main
S’agite comme un pantin
Que personne ne vient diriger.
Comme pierre qui roule
Le temps qui s’écoule
N’amasse pas mousse.
Et les mots défilent,
Sans relief, futiles
N’exprimant pas ma pensée.
Tout ce qui fait, je crois,
Que ce poème là
Est à oublier.
Thalie J.
14/05/1987