Rêveries et pensées
Avril jurassien
Sous la terre du Jura, fourmillent tant de jolies choses,
Plantes et animaux y trouvent l’hiver venu
Un abri, pour la saison close.
Tous se nichent pour se parer des frimas
En attendant meilleur temps que ceux
Que le vent et la neige font si froids.
Mais dès l’apparition de la belle saison
Encore timide, encore jeunette,
Ils s’éveillent et sortent de leurs maisons.
Le printemps à peine paru avec ses timides atours,
Ils montrent le bout de leur nez, le bout de leurs bourgeons
Sous le soleil aux rayons ténus mais pleins d’amour.
Alors dans la campagne, finit la solitude terrible,
La nature frémit et le faon flaire la brise
Sous les caresses si tendres de la saison fertile.
Thalie J - avril 02
Le petit banc
Te souviens-tu de ce petit banc
A l’assise froide mais tentante,
De ces instants passés côte à côte
A regarder la nuit et ses hôtes ?
Il s’appuyait comme par hasard, négligemment,
Contre une maison aux pierres saillantes
Il était là, peut-être y est-il encore,
Quand nous regardions les étoiles du bord…
Bord de l’univers, bord de notre vie
Elles brillent au loin comme des confettis.
Comme pour nous dire d’espérer un peu
Ce n’est peut-être pas un drame de devenir vieux.
Mais l’aurore déjà les chasse que nous nous éveillons
Et la nuit qui trépasse nous serre dans son abandon.
Adieu étoiles, comètes et univers
Le ciel bleu chasse toutes vos lumières.
Las dans ce jour à peine éclos
Déjà nous reprenons notre fardeau
Que ta journée soit bonne comme la mienne
Et que la nuit si tendre nous revienne.
Te souviens-tu de ce banc si doux
Où nous aimions à rêver si loin
Que les nuits me semblaient un froufrou
Où tu aimais à perdre les mains ?
Thalie J. - Octobre 2002
Le chemin
…
C’est donc un chemin de terre avec de l’herbe en son milieu
Qui s’en va serein dans la forêt et entre les prés.
J’aime à suivre tout le long sous les arbres ombrageux
Des pierres et des herbes le dessin abîmé.
Tout à coup un bruit se fait entendre
Alors, il me faut tendre l’oreille
Ce qui ne va pas sans dresser les orteils.
Si bien que sur ce chemin pierreux au cœur si tendre,
Me voici en équilibre avec un pied en antenne
Trop loin du sol et trop loin du ciel
Pour mieux profiter de ce cet animal.
Mais la bête déjà est partie
Emportant et ma joie et son cri.
Thalie J. - Octobre 2002
Jean-Christophe
Sur le grand boulevard de mes pensées,
Dont l’une est futile, l’autre sans intérêt,
Il en est que je câline tendrement,
Quand le soir décline et que tu es absent.
Notre vie nous éloigne moi au foyer,
Toi trop tiraillé, trop sollicité,
Mais quand nos regards se croisent,
Ils nous rendent confiants,
La vie peut nous chercher des noises,
Nous nous aimons tant !
Sur le chemin qui mène vers demain,
La lumière de notre couple serein,
Efface toute tentative de la vie
De nous faire sombrer dans l’ennui.
A Dieu vat ! tous les soucis,
Les flux trop tendus,
Et les tracas d’aujourd’hui,
Nous nous aimons que se soit bien entendu !
Thalie - Avril 02
Extrême beauté
Ce qui est émouvant dans la beauté de la fleur
Ce qui est touchant dans le roseau qui se baisse
Ce qui est troublant dans le chant d’un oisillon
Ce qui est fascinant dans la porcelaine,
C’est :
Cette dureté toute éphémère,
Cette solidité pourtant si frêle,
Cette finesse si harmonieuse
Cette ravissante légèreté.
Aussi,
La table de porcelaine se pare
Comme une femme de ses atours…
Alors,
L’instant, si modeste soit-il
Devient une véritable merveille….
Quand
Les doigts frôlent avec douceur
Les bords d’une assiette, d’une tasse ou d’un bol…
Pourvu
Que ceux-ci soient en porcelaine
Un simple repas devient un poème.
Thalie 2002
Campagrain
Ce n’est presque rien,
Mais je sais que tu l’aimes bien
Ce n’est qu’un chemin
Montrant la route de notre festin.
Donc ce n’est rien
Où du moins…pas grand-chose
Je le mets entre tes mains,
Mange le si tu l’oses !
Une aurore boréale,
N’est absolument rien
Pour notre moral
Comparée à ce pain.
Seul ou accompagné,
Il se voit décerné
Le prix du meilleur copain !
Son nom est Campagrain.
Thalie Octobre 2002
Souvenir d’un pain vendu dans une boulangerie… aujourd’hui disparue.
Ma Cécile est partie
Sur un cheval
Elle cavale
Et avec ses amis
Elle voit du pays.
Son destrier est brun
Ou peut être blanc
Qu’importe s’il trotte bien
A travers les champs.
Ma Cécile est partie
Mais quand elle reviendra,
Les yeux pleins de joie
Je l’embrasserai beaucoup
Et lui chatouillerai le cou.
Et alors ma petite merveille
Aux yeux bleus, aux lèvres roses
Aux cheveux blonds soleil
Me racontera beaucoup de jolies choses.
Thalie J – 11 janvier 2002
Souvenir de classe de nature CE2
Rêve de fin d'hiver
Quand la plume tremble entre les mains fatiguées,
Du poète que dérange le vent dans les genets,
Il regarde, navré, la feuille immaculée
Maudissant la nature aux rafales désordonnées.
Quand il contemple des arbres les feuilles malmenées,
Son esprit s’évade dans d’autres contrées.
Pays chatoyants, aux musiques rythmées,
Aux femmes ondulantes, à la flore colorée.
La plume alors s’apprête, la main en des gestes surs
Ecrit tout doucement sur la feuille allongée
Et l’homme en ce moment serein, oublie la froidure.
Tout à ses rêves de pages ensoleillées.
Thalie J - févr. 2002
Tombée du jour
Quand vient la nuit
Dans la clarté du jour qui descend
Je vois comme des filaments
De minces pellicules d’argent
Qui tombent sur terre doucement.
Il est couché le soleil
Il a fermé ses lumières
Et la nuit sombre et guerrière
Vient reposer sa chevelure vermeille.
Mais bien vite les couleurs
Se fondent en un linceul
D’une grande noirceur
Et nous plongent dans le deuil.
Alors tout s’arrête et le temps
Plonge dans l’inconscient
Lorsque nos yeux s’abandonnent
Aux ombres puis s’endorment.
Janvier 2002
Thalie J