Rêveries et pensées
L'orage, l'escargot et la limace
Les nuages sont noirs et le temps est bien lourd
Qu’importe dans le soir il tombera des gouttes
Hors de l'ombre du chêne l'escargot se dirige
Glisse sur l'herbe sèche et bave de plaisir.
L’orage qui s'annonce pour lui est bienvenu
Ses nuages promettent une pluie continue
Il appelle sa cousine pour lui faire partager
Cette douche bénéfique et la fait se presser.
"L'orage qui arrive, versera sur la terre,
Des torrents de pluie en un jet éphémère"
Et la limace le suit pour cueillir elle aussi
Cette manne annoncée pour la tombée de la nuit.
Elle s'étire, se ramasse et s'étire à nouveau
Se déhanche et pense courir tel un taureau
Mais quand elle regarde et derrière et devant,
Quelques millimètres sont tout son avancement.
Les nuages sont loin et le temps est léger
L’escargot est ravi de son bain de minuit
Sa coquille mouillée reflète de la lune
Les rayons argentés qui traversent la brume.
La limace, en retard, dans le sol s'enfonce totalement
Car elle sait que la pluie une fois sur la terre
Pénètre au royaume des racines et des êtres
Qui peuplent le sous-sol et labourent les champs
Thalie J.
15 06 2015
Le bout du monde
C’est un monde étrange, fait d’espace et de silence
Seul le vent parfois danse, dans ce désert glacé,
Caresse le sol, s’accroche à quelques branches
Tendues par des arbres depuis longtemps décharnés.
Celui qui traverse ce monde hâte toujours le pas
Soucieux de fuir ce lieu où tout n’est que trépas.
Pas de feuilles sur les branches, ni de pétales aux fleurs
C’est un monde de tristesses, un condensé de deuils.
***
La route qui y mène est pourtant bien jolie
Le soleil s’y promène et la lune le suit
Des coquelicots posés en bouquets éphémères
Regardent amusés l’escargot en goguette.
Le soleil s’y promène chauffant sur son passage
Les jolis papillons affairés et volages
Il fait fuir les limaces et sourire les fleurs
Qui s’ouvrent à ses caresses et lui offrent leur cœur.
La lune vient ensuite et de ses froids rayons
Referme de la flore les gracieuses corolles
Allume pour la nuit des joyeuses lucioles
Dont la ronde un peu folle fait taire les grillons.
***
Mais la pente devient raide et la flore disparait
Le soleil est trop chaud mais l’air est si frais
L’escargot est parti, il n’y a rien ici
Pas un souffle ni un rêve dans ce triste pays.
16/4/2015
Thalie J.
Après l'orage
Le jardin éclairci par un soleil charmant
Me donne du plaisir à bruire doucement.
Dans le souffle léger d’une brise en maraude
La mésange chante, la journée sera chaude.
Le silence est total devant notre maison
Laissant les pépiements des oiseaux à l’arrière
J’entre dans la chambre et regarde l’horizon.
Entre les larges feuillages le soleil souligne
Les couleurs du village dont l’éveil incertain
Fait écho, rend hommage à l’été qui revient.
L’astre se fait bien doux après quelques orages
Sa caresse repose nos yeux et notre ennui
Hier fut bien long auréolé de gris.
Aujourd’hui le soleil qui chasse les nuages
Amène sur nos visages chaleur et sourires.
13 août 2015
Thalie J.
Mars 2015 l’Auvergne sauvage
Pour Colin
Les volcans qui entourent la ville de Clermont
N’ont rien d’apaisant quand s’accrochent les nuages
Et sortent de leurs gueules ouvertes à tous les vents
Mille farfadets et autres personnages
Que l’on croit inventés par des vieux balancés
Entre le souvenir de leurs vertes années
Et l’immobile présence d’un âge avancé.
La ville de Clermont douce au premier regard
N’a rien de tranquille quand tombe le soir
Et que sévissent en son sein des bandes hagardes
De jeunes désenchantés par trop d’oisiveté.
Il faut alors rentrer car cette humanité
N’apporte que violence et danger
Il n’est pas de sagesse dans ces têtes vidées.
Alors, devant ces choses violentes et injustes,
Le soleil pâlit et le vent se durcit
Les arbres qui ploient poussent un grand cri
Les oiseaux se taisent et cachent leurs plumes
Au creux de leur nid ils protègent leurs petits.
Et toi, tu attends que le tourment s’éloigne
Que le temps, faisant son œuvre, apaise ta douleur.
Thalie J.
10/04/2015
Après une agression dans le jardin Lecocq
A Clermont-Ferrand
La punition bien agréable
Sans aucun doute, la punition fut remarquable,
La faute l’était aussi, aujourd’hui j’en conviens
Mais hier je n’ai pas trouvé d’autre moyen
De cacher mes notes peu respectables.
Et me laissant au Coteau vous êtes partis
Vous amuser à la Paco car j’étais punie
Dans un cocon d’amour je suis restée
Sans pour vous ni pensée ni le moindre regret.
Dans mon souvenir incertain il se passe
Trois jours au moins pendant lesquels
Sur mon chemin je promène ma liberté
Au gré du vent qui ballote mes pensées.
Il y a bien quelques moments où
Il me faut courber l’échine, où
Je dois oublier la sourde joie
De ne pas être avec vous là-bas.
Soumettre aux regards des aïeux,
Un visage tout désolé et boudeur
De rater cette fête déguisée
Pour laquelle vous êtes enviés.
Mais ils sont peu nombreux puisque
Je vais me promener lorsque grand-père
Se retire et que le trictrac se referme
La sieste les occupe et moi je file.
A votre retour, j’ai assez d’images et de joies
Je n’ai que faire de vos histoires
Vous fûtes déguisés, je ne vous envie pas,
La punition fut plaisir… je ne la boude pas.
Thalie J. - 06/08/2015

