Rêveries et pensées
Tristes changements
Le nuage tombe en pleurs sur la terre desséchée
Il n’est pas de plus triste humeur pour le mois de février.
Il n’y a pas si longtemps, le nuage fondait en neige argentée
C’était son hommage tendre à la nouvelle année.
Il me revient les images de souvenirs joyeux
Où la neige sous mon regard rendait Paris soyeux.
Blancs les toits d’alors, les pavés et trottoirs
Eclatants les rires des enfants du matin jusqu’au soir.
Ils sont loin ces hivers au froid saisissant
Au silence reposant des matins enneigés
Au calme de la ville dont les sons étouffés
Berçaient l’aube d’une nouvelle journée.
Les saisons changent, les hivers s’appauvrissent
De la neige à la pluie ils deviennent chétifs
Les jours à peine levés déjà semblent se coucher
Pour ne pas voir les hivers doucement s’étioler.
Thalie J. - 21 février 2008
Au réveil
Je revois la brume caressant la mer
Lorsque le jour timidement paraît
Que le vent venu de l’horizon
Apporte des senteurs nouvelles.
Je repense à la joie d’ouvrir les volets
Sur des dunes chaque jour remodelées
Dont la courbe semble nous indiquer
Quelque chemin vers un tendre secret.
J’entends encore dans mon éveil
Le cri des mouettes et le bruissement
Des ailes des goélands pareils
A de grands cerfs-volants.
Je n’ai pourtant jamais connu
Ni la brume lorsque le jour se lève
Ni les dunes aux courbes sensuelles
Ni les oiseaux jouant dans le ciel.
Pourtant je sens la brume du matin
Dans les cheveux des marins
Les adieux de leurs femmes
Aux gestes pleins de larmes.
Thalie J. - 21 décembre 2008
Histoire de goéland
Un goéland s’est trompé de vent,
Il a pris la mauvaise bise
Et aujourd’hui plane à la dérive
Tremblant de froid mais curieux de tout.
Ce goéland, si grand, vêtu de gris-argent
Contemple, étonné, la poudreuse
Qu’elle est donc cette mer paresseuse
Que nulle vague ne vient déranger ?
Le goéland reprend le vent,
Dans le bon sens cette fois
Et admire les falaises d’Etretat
Sans savoir qu’il connait le Jura.
Thalie J.
28 Décembre 2008
Comparaison
Si j’aime les bateaux aux flans alourdis
Quittant le port vers d’autres pays
Si j’aime les étoiles qui les guident la nuit
Et leur parlent d’amour et d’infini.
Si j’aime la mer lorsque le temps est gris
Que les vagues rugissent et se fracassent.
Il n’est rien à mes yeux de plus joli
Que la montagne, ses plateaux et ses bois
Qui n’ont jamais vu ces paysages plats
Et dont les chemins escarpés, incertains
Portent nos rêves vers d’autres lendemains.
Que de rencontres possibles !
Dans ces pistes aux multiples entrelacs
Se cache une faune toujours aux abois
Et quand je vais le soir flâner au bord des bois
Un animal me frôle parfois.
…..
Thalie J. - 9 Juin 2008